On s'excuse mille fois

C'est toujours avec une grande joie que nous partons à la recherche d'un cybercafé pour y découvrir vos commentaires et dévorer vos mails. Malheureusement, on a pu constater que notre vitesse de croisière vous inquiète et cela nous chagrine. « N'oubliez pas de profiter du paysage ! », « C'est en ménageant sa monture que l'on va loin. », « Vous en êtes déjà là !?! », sont des petites phrases que l'on peut fréquemment lire dans vos écrits. Explications : je pourrais vous dire, comme à mon habitude, que « pour moi, tous ces kilomètres, c'est facile. », ou que « ce qui ne tue pas rend plus fort. » Mais là, vous vous diriez : « Le voyage ne le change pas, il l'aggrave peut-être même un peu. » ou « et Aline dans tout ça ? Elle est assise sur son porte-bagage et il tient son vélo entre les dents ?» Blagues à part, il est vrai que les kilomètres défilent et que les pays se succèdent. Mais je crois sincèrement que la raison de cette folle avancée est le besoin de mettre de la distance entre la maison et notre tente, d'entendre les muezzins appeler leurs fidèles à la prière et ne plus pouvoir déchiffrer les signalisations routières. Un simple besoin de commencer vraiment notre voyage. Promis, on s'en mettra plein les yeux dès le Bosphore franchi.  OF 17.05.12 

Cyclo-boy


Un aventurier solitaire, mais accompagné...

De Budva a Kavala

Douze jours, quatre pays traversés. Tant d’aventures et juste quelques lignes pour vous résumer tout ça… Pas simple ! En voici donc quelques moments clé.
MONTéNéGRO : Ulcinj est la dernière ville côtière de ce pays. Une fois celle-ci passée, le décor change radicalement. Fini le trafic intense, les panneaux routiers, les grandes villes, les routes lisses à la perfection. Place à l’incertitude de l’itinéraire, à la campagne, aux petits villages ruraux. Comme si la façade touristique était tombée, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
ALBANIE : Dès les premiers mètres, nous nous y sentons bien. Le changement avec le bord de mer nous arrive comme un souffle nouveau. Les gens sont accueillants, spontanés, serviables au possible et généreux, malgré un niveau de vie nettement inférieur à tous les pays déjà traversés. Nous saluons à tour de bras enfants et hommes de tous âges au bord de la route ; les femmes restent invisibles. Notre itinéraire nous fait découvrir, un peu par hasard, les montagnes du nord de l’Albanie, reliant Skohder à Kukes. Le mariage des verts tendres de la végétation avec le brun-orangé de la terre colore harmonieusement ces reliefs. Fatiguant, mais ô combien gratifiant ! Le premier soir dans les montagnes, au bord d’un lac, nous fêtons notre premier mois de voyage et le passage des 2’000 km.
KOSOVO : Une continuité avec l’Albanie au niveau du contact des gens et des montagnes. Nous nous offrons un col à 1’950 mètres d’altitude avec, au sommet, un rassemblement hétéroclite de petites cahutes parmi lesquelles nous plantons notre tente. Ce « camping » de fortune nous offre la douche chaude pour deux euros. Le lendemain, ce sont 30 km. de descente qui nous attendent.
MACéDOINE :  Une entrée plutôt glauque dans le pays. Un rapide passage par Skopje, un regard sur la pauvreté de familles vivant sous les ponts, un retour dans le stress du trafic routier et des bruits citadins… et notre premier contact avec la police ! En fin de journée, une fois les affaires toutes installées et notre tente montée dans un champ indiqué par un homme du coin, un policier vient nous ordonner froidement de dégager de là. A peine le temps de comprendre ce qu’il dit qu’il claque la porte et se tire. Surtout ne pas s’énerver, ne pas trop réfléchir et reproduire machinalement les gestes : ranger les sacs de couchage dans leur housse, plier les matelas de sol, plier la tente, charger les vélos… et repartir. Une famille nous acceptera, elle, dans un coin de son jardin. Le montage de notre tente sera pour l’occasion un spectacle pour toute la famille ainsi que pour les voisins attirés par l’événement. Deuxième contact avec les autorités : le passage de la douane Macédoine-Grèce. Un gaillard, la cinquantaine, costaud, crâne rasé, l’air très sérieux, nous demande, dans un français approximatif, nos green card et « l’assicurazion » pour les vélos. ça y est, nous n’avons pas les documents nécessaires… Quelques secondes de stress avant de comprendre qu’il parle en fait des « cartes grises » et du « permis de circulation »… Et surtout qu’il nous fait marcher ! Grand sourire victorieux de sa part, soulagement pour notre part.



GRÈCE : Nous avons choisi de descendre en Grèce avec un objectif bien précis : s’offrir un peu de repos au bord de la mer, faire les à-fonds dans les nettoyages, détendre la musculature dans l’eau de mer… Après le passage de la frontière, nous tirons jusqu’à Thessalonique dans le but de trouver un camping. Il nous faudra pédaler quelques 120 km. pour y arriver. Heureusement, le vent dans le dos nous y aide. Mais pas de camping dans les parages ! La ville ne semble pas avoir d’attrait culturel particulier. Vu le prix des hôtels, nous décidons de sortir de la ville, direction Panorama. Nous avons vite compris d’où venait son nom ! Nous avons senti la montée passer dans nos corps déjà fatigués et n’avons même pas profité de la vue, l’énergie étant focalisée sur la recherche de solutions. Panorama = village huppé = hôtels luxueux = hors budget. Ceci étant dit, diverses tentatives d’hébergement se succèdent : un camping délaissé depuis belle lurette, le sécuritas d’une villa privée nous disant aimablement d’aller voir ailleurs, la sœur d’un monastère nous répondant que « non, nous ne pouvons pas vous autoriser à planter votre tente dans un coin de jardin, c’est notre règle » et nous renvoyant à notre problème dans la nuit totale... Finalement c’est à côté d’une base militaire que nous nous arrêtons discrètement : souper dans l’obscurité, montage de la tente dans le noir - les lampes frontales pouvant attirer l’attention - puis semblant de sommeil jusqu’à ce que nous nous levions avec la diane. Dure entrée en matière avec la Grèce ! Tendance qui se confirme lorsque nous apprenons que les campings n’ouvrent qu’en juin. Aujourd'hui, arrivée à Kavala où nous préparons notre périple en Turquie, qui n’est plus qu’à quatre jours de vélo. AG 16.05.12

L’autotronçonneuse

Ebéniste de formation, j’ai effectué mon apprentissage à l’école des Métiers de Lausanne. Plutôt appliqué durant mes études, j’ai appris qu’une scie circulaire peut se décliner en trois types d’outils : la scie circulaire portative, pour les chantiers. La scie circulaire stationnaire, pour l’atelier et la déligneuse, pour le débitage. Mais on m’avait trompé ! Il en existe une quatrième : l’auto-tronçonneuse. Cette bête-là est un hybride entre une voiture traditionnelle et une circulaire stationnaire. Pour ceux qui ont vu « Mad Max 2 », on est pile dans le sujet. C’est une voiture sans carrosserie avec le moteur apparent et une grande courroie de distribution. Le moteur diesel alimente autant le véhicule - qui fait facilement du 65 km/h. sur route - que la scie. L'outil est positionné à la place du capot du véhicule et fait bien 60 cm. de diamètre. Un vrai véhicule de gladiateur des temps modernes. Un monstre qui hante les routes à la recherche de sa proie… ou simplement un outil de bûcheronnage made in Macedonia. OF 14.05.12

Jeux sans frontières

Pour la question des pierres croates, Sophie marque le point pour sa réponse des plus complètes. A relever que Clive nous en a aussi donné une partie. Les monuments à trouver étaient, pour les plus importants, la Maison Blanche, et le Reichtag. Fait « amusant », durant la 2ème guerre mondiale, 2 des principaux gouvernements opposés siégeaient dans des bâtiments construits dans la même pierre.

A ce jour, nous avons donc Carine, Pascal et Sophie avec 1 point !

La question du jour se composera de 10 questions relatives à notre voyage. La quantité de réponse juste primera sur la rapidité.
1)      Société : quels sont les 3 mots que nous apprenons dans la langue de chaque pays traversé ?
2)      Matériel : quelle est la spécificité de nos matelas de sol ?
3)      Nourriture : quelle est la viande que nous avons le plus consommé à ce jour ?
4)      Philosophie :  quelle est la seule pression que l’on a ?
5)      Vie courante : une fois toutes nos gourdes remplies (hors vaches à eau), combien de litres d’eau transportons-nous ?
6)      Matériel : quelle est la marque de notre tente ?
7)      Vie courante : quel est le combustible que l’on utilise pour cuire nos aliments ?
8)      Société : dans les Balkans, quelle est la langue que nous utilisons pour communiquer avec les plus de 40 ans ?
9)      Vie courante : qui fait habituellement la cuisine ?
10)   Matériel : quelles sont les deux principales raisons qui nous fait opter pour un cadre en acier ?

Les Balkans

La première fois que j’ai entendu parler des Balkans, c’était dans les livres d’histoire. Un étudiant, des chefs d’état prônant la liberté et la souveraineté de leur pays. La « der des der » était en route. La seconde fois, durant les années nonante. L’immigration, les tensions dans la cour d’école, les clichés, l’incompréhension. La troisième fois, au travail. D’abord des adultes que je coachais dans le but d'une réinsertion professionnelle, puis des plus jeunes à qui j’enseignais. Si la diversité culturelle des Balkans est aussi variée que le nombre de pays qui les composent, ses habitants ont, à mon avis, tous ces points communs : l’amour de leur pays et la fierté d’être Albanais, Bosniaques, Bulgares, Croates, Kosovars, Macédoniens, Monténégrins et Serbes. Ce sont leurs mots et la petite lumière qui brillait dans leurs yeux quand ils me parlaient « du pays » qui nous a fait emprunter les côtes croates et les montagnes albano-kosovares. Ce sont toutes ces personnes qui nous ont permis de retrouver la sincérité d’un sourire, l’honneur qui se trouve dans une poignée de mains, le plaisir d’avoir un étranger chez soi. Un grand merci à vous tous, on reviendra. OF 12.05.12

Soirée remember

Ce n'est pas d'une bonne vieille soirée transe, aux vinyles un peu poussiéreux, dont je souhaite vous parler. Mais d'un bon repas comme on les aime. Pour ce faire, il faut savoir que durant l'été 2008, Aline et moi sommes venus en Croatie. Pas à la force des mollets cette fois-là, mais en bus Volkswagen. D'ailleurs, nous n'étions pas seuls mais en compagnie d'Emilie et Damien Byland, des amis, mais qui a l'époque n'étaient pas des Byland, mais Dey-Byland. Enfin, je m'égare. Durant ces vacances estivales, Damien et moi avons dû manger double ration de légumes. Voyage en couple oblige ! Heureusement, notre instinct primitif de chasseur n'ayant pas été totalement annihilé, il nous permit de découvrir les succulentes cevapcicis (petites saucisses originaires des balkans). Et les cevapcicis, pour nous les hommes, cela s'arrose avec de la bière croate. C'est donc avec un brin de nostalgie que l'on s'est offert, aujourd'hui, un kilo de cevapcicis et une bouteille de deux litres de bière. L'heure des grillades a donc sonné, dans un magnifique camping en terrasse avec pour seuls occupants deux Suisses heureux et bien nourris.
P.S. Merci au sponsor-cevapcici ! OF 03.05.12

De Sibenik à Budva


Beau fixe en tous points ! D’abord un soleil radieux qui ne nous a plus lâchés ainsi que des températures quasi estivales. Les vêtements de pluie ont fait place aux shorts, T-shirts, chapeaux... et à quelques coups de soleil au passage.
Beau fixe aussi en ce qui concerne les villes visitées : Trogir, Split, Dubrovnik. Balades orchestrées par nos vélos puisque les escaliers sont pour nous un obstacle.



Puis beauté des rencontres. Il faut dire que lorsque nous visitons les villes en poussant nos vélos, il n'est pas rare que nous attirions plus l'attention des touristes que la guide qui leur explique l'architecture romano-gothique du site. Plusieurs personnes, des touristes francophones pour la plupart, sont venus nous accoster. Certains s'interrogeaient sur la manière dont nous avions fait acheminer les vélos jusqu'ici, d'autres nous questionnaient sur la nature de notre périple, certains encore nous ont partagé leurs propres aventures de cyclo-touristes. Il y a aussi les rencontres qui naissent du seul fait que nous avons ceci en commun : un vélo équipé de la tête aux pieds. Et puis, une rencontre pleine d'émotion, celle d'Anka, une vielle dame croate qui tient un camping, qui ne parle que sa propre langue mais avec qui nous avons échangé autre chose que des mots. 
Mercredi, nous faisons notre entrée au Monténégro, premier pays où nous n'avons encore jamais mis les pieds. Pas de changement radical avec la Croatie si ce n'est l'augmentation du nombre de voitures qui nous klaxonnent pour nous avertir de leur dépassement. Après une nuit au pied d'une vieille bâtisse abandonnée dans la baie de Kotor, nous voilà aujourd'hui arrivés à Budva. AG 03.05.12

Jeux sans frontière

2ème gagnant : Pascal ! Effectivement, ce sont les Ottomans qui sont à l'origine de ce met qui est de petites saucisses de viandes hachées agrémentées d'oigons. Ce peuple a envahi (pillé) à plusieurs reprises les terres de Croatie qui a l'époque n'était pas encore croate, mais successivement vénitiennes, germanes, puis slaves. Pour l'histoire, le peuple croate a pour terre d'origine l'Iran.

Question suivante : dans la région de Split, on trouve une carrière de pierre. De celle-ci des pierres ont été extraites et utilisées pour ériger des bâtiments célèbres, autre que croate. Quels sont les 2 bâtiments les plus connus ?

Pensées et phrases philosophiques de voyage

Dans un coup d'éclat
Le monde se dévoilera
Lorsqu'au travers d'un Blévita
Ton oeil s'aventurera

Aline Guignard