Le 17 mai 2014 annonçait bel et bien la fin de notre voyage.
Mais plus encore, il était synonyme du début d'une nouvelle aventure : celle de
la réinsertion. Loin de nous l'idée de mettre les pieds au mur. Pour être sincère,
l'envie de réintégrer l'Helvétie ne nous laissait pas de marbre. A nous les
douches chaudes, les boissons rafraîchissantes et la literie aux senteurs de
lavande ! Mais s'intégrer ne rime pas avec profiter. C'est sur les chemins de
l'investissement personnel, de la patience et de la quiétude que l'on flirte avec
ce mot. Mais l’intégration, n'est-elle pas une douce illusion qui habille à
merveille ce terme violent qu'est l'assimilation ? Soyons honnêtes, notre petit
monde helvète fonctionne. Mais à quel prix ? Et je ne vous parle pas que
d'argent. Je ne suis rien, pas même un numéro, pas même « l'ombre de ta
main, l'ombre de ton chien. » Je vous épargnerai la complainte du voyageur
traumatisé par un système trop lourd, trop intrusif, trop indifférent. Je ne vous
balancerai pas non plus, avec nonchalance, ce sac d'anecdotes douteuses que
l'on collecte aux portes de nos chères administrations. Ce monde vous le
connaissez, vous l'habitez depuis bien longtemps ! Depuis trop longtemps ? On
se construit des jardins secrets pour édulcorer cette réalité. On plante des
graines de rêve et d'évasion que l'on arrose d'espoir. Si depuis le 17 mai, je
me suis armé d'un stylo et d'un téléphone portable, j'ai également ressorti ma
panoplie de jardinier. Et c'est peut-être là que réside le meilleur de notre
société... pouvoir venir et s'en aller.OF 23.06.14
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